Nathalie MAN

Mon projet d’écriture consiste en la réalisation d’un manuscrit que je soumettrai à publication rendant compte de cinq ans d’interventions urbaines dans toute la France (DOM-TOM inclus) et ailleurs (Montevideo, Uruguay) comprenant :

1. Tous les poèmes composés pour la rue (une cinquantaine aujourd’hui)

J’aimerais pendant cette résidence prendre le temps de composer d’autres poèmes, inspirée par l’exploration du territoire, par la rencontre avec les habitants et tous les autres acteurs de l’écrit.

2. Les photographies des poèmes modifiés par les passants qu’il me faudra sélectionner parmi les quatre cents photographies que j’ai archivées et celles que je prendrai de mes collages dans le département.
3. La réécriture et la correction du journal de bord que j’ai tenu pour certains poèmes (la durée de « vie » d’un poème peut atteindre deux ans et demi) ainsi que les mails des lecteurs qui tombent à propos.
4. Une partie fictive (une dizaine de page), des poèmes qui n’ont jamais été affichés, une correspondance imaginaire et des lieux inventés.

Des ateliers d’écriture pour tous les publics avec deux thématiques au choix « les souvenirs » ou « l’avenir ». Il s’agira de l’avenir ou du souvenir d’un lieu, d’une rue, d’un quartier, d’un objet ou d’une personne reliés au lieu impliquant bien évidemment le scripteur sous quelque forme que ce soit. Il s’agira d’abord de bien appréhender la thématique, et voir ce qu’elle offre en termes d’expression. Et d’annoncer la restitution : des collages de leurs textes en grand- formats dans leurs villes/villages ou ailleurs. On pourra également associer un enregistrement de leurs textes et les restituer via le blog, le texte lu pourra être différent de celui qu’on affichera.

L’avenir est le premier mot qui me vient à l’esprit en songeant à Robert Schuman et à la construction de l’Europe. Mais d’autres thématiques m’intéressent, le souvenir qui est vital pour tout avenir, mais aussi l’idée de frontière, de limite…

Loïc DEMEY

Mon texte intitulé “I. Peu Typo M” met en scène un poète – une caricature de poète – en délicatesse avec les réalités amoureuses et technologiques. Lui, à son aise dans un (son) monde fait d’écritures, dont la temporalité est flottante, distanciée des impératifs du temps, se trouve en difficulté lorsqu’il se confronte à l’instantanéité qu’exigent l’oralité et les sentiments. Ce (le) poète est certes un voyant comme l’annonce Rimbaud, il n’en reste pas moins un rêveur.

L’atelier d’écriture est l’occasion, à partir de l’utilisation de sons, de musiques, d’atmosphères… de susciter la création poétique. Dit autrement, de retranscrire en mots ce qui n’est pas constitué de mots : de faire du ressenti, via un travail d’imagination, toute une histoire. La fabrique des textes, puis la mise en voix pensée en fin de résidence visent ensemble à questionner la langue, son usage et ses normes, de la désacraliser en montrant qu’elle est une construction appelée à évoluer. Chacun étant acteur de ce processus.