Journal / 2 / 4 octobre 2022 

 j’habite donc seul m’employant à cohabiter / avec quelques auteurs, quelques mythes, quelques livres / dégagés des valises / ce soir, ces Sonnets à Orphée qui m’accompagnent depuis trois ans / ce soir, dans la traduction de Jan Bollack / écrits en février 1922, il y a juste cent ans : hier / par exemple, le quatrième poème de la seconde partie : / « Ô, là c’est l’animal qui n’existe pas. / Ils ne le savent pas, et ils l’ont en tout cas – aimé / – sa démarche, son port, son cou, / jusqu’à la lumière de son regard silencieux. » / c’est aujourd’hui la Saint François d’Assise, récupération et affadissement de la figure du Thrace / j’ai préféré, comme on le verra peut-être, célébrer Isotopie et Jargon /dans l’après-midi j’étais d’ailleurs avec Nietzche, passé à Metz avec la guerre, / l’année même où il écrivit son premier livre, / La naissance de la tragédie, / célébrant Dionysos par-delà toute morale, notamment chrétienne/ cette nuit, avec Baptiste Morizot, je me laisserai hanter par un nouveau cortège / épelant les préfigurations jusqu’à l’éponge ou la cyanobactérie/ et accueillant « dans l’espace clair, laissé en réserve » le poème des espèces en devenir / sur mon épaule un nareux tel qu’aperçu dans cette nouvelle phase : / 560 ~ nareux non narratogénique à prétention d’ithyphalle, / veillera sur mon sommeil.