Transmettre, université de Metz

M’asseoir sur la table n’a rien de cool, étant grande les chaises me donnent toujours le sentiment d’être avachie. Pourquoi ne pense-t-on jamais à installer un tabouret qui permet de se reposer tout en gardant une posture dynamique ? Entendre leur voix, partager leur regard sur les lieux du vivre ici, l’Université – Entrer en résonance avec leur imaginaire, leur savoir, leurs tâtonnements a quelque chose de précieux pour mon propre travail. Grâce à leur professeur Carole Bisenius-Penin, la pratique de l’atelier d’écriture ne leur est pas étrangère.

Quel chemin parcouru depuis les années 80 où des pontes de la littérature s’exclamaient  : Écrire ne s’apprend pas ! Et j’ai toujours eu comme réponse triviale : Mon cul, oui ! Depuis la littérature se partage, s’expérimente, permet de penser et n’a pas toujours à se figer dans un livre. Des années d’obstination avec Élisabeth Bing, Alain André, la bande de l’Oulipo et surtout François Bon à mener des ateliers et le faire savoir. Bien sûr le business a pris le dessus et certains des pontes s’y mettent (sans grande créativité, d’aillleurs. En tout cas nous nous sommes battu.es pour que l’écriture s’expérimente partout et surtout pas n’importe comment et détacher, enfin, le travail des artistes du mot inspiration. Ce souffle presque magique qui laisserait croire que l’artiste est en relation avec une quelconque divinité. Le seul mot commun à tous les artistes est le mot travail car pour écrire, peindre, photographier, créer de la musique, sculpter, filmer … il faut si coller tous les jours, avec plus ou moins de bonheur. Chaque artiste a sa propre discipline mais la création ne se fait pas sans obstination. Parmi tous les passeurs de la littérature que je connais, ceux et celles qui vont dans les écoles, les bibliothèques, les prisons, les hôpitaux, les centres sociaux, nombre entre eux souvent issu.es d’un milieu populaire. Elles et ils n’ont pas oublié, qu’un jour, un livre, des livres leur ont élargi l’horizon, donné une ossature à leur imaginaire, offert d’autres possibles à leur destinée.

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