Prendre des clichés

J’aime prendre des photos. Je les recadre sans trop les retoucher ensuite. Prendre des photos m’aide à  mieux voir car souvent je marche vite, trop vite. L’énergie du pied devant l’autre m’empêche de m’arrêter sauf quand la fatigue est là.

Pourtant pour photographier, il faut bien faire une pause. Prendre un cliché. Cliché un terme dont j’apprécie les différents sens, celui très technique de la photographie ou plus littéraire dans le sens de lieu commun. Cette dernière expression peut paraitre  péjorative mais le commun d’un lieu n’est-ce pas celui qui nous rassemble ? Nous tient ensemble ?

Alors une photo de Metz que nous avons été sûrement des milliers à prendre, parce que s’y manifeste quelque chose de l’ordre du beau. Cadrer les couleurs du présent – Arrêt sur image – Et comme le dit si bien Baudelaire : La forme d’une ville change, hélas, plus vite que le cœur d’un mortel

Aujourd’hui il pleut, je reste au gîte de Scy-Chazelles pour écrire, barbouiller sur mes innombrables carnets, hésiter devant un dossier administratif anxiogène, tenter un cliché à travers la porte-fenêtre du salon où les chaises de jardin, retournées sur la table mouillée, attendent les beaux jours.

Déjà la nuit prend possession des lieux

Changement d’heure qui me rend toujours un peu mélancolique.

Bientôt le mois de novembre.

Bientôt les jours plus courts

Bientôt se lever quand il fait encore nuit.

Humeur monochrome.

J’écoute Johnny Cash, sa voix défaite me va bien.

Heure d’hiver.