L’origine : Diaspargmos, douze poèmes étiquettes

La création d’une variante vigneronne de la biographie d’Orphée se situe dans le prolongement d’une première aventure littéraire et éditoriale qui sera achevée en mai 2022, au terme de trois années de travail. Il s’agissait d’une nouvelle tentative d’hybridation de la démarche documentaire et de création poétique en l’appliquant à l’univers du vin et de la biodynamie C’est ainsi qu’en 2019 j’ai proposé à Blandine et Pierre Jéquier, vignerons dans l’appellation Pic Saint-Loup, de suivre l’intégralité du travail réalisé autour d’une de leurs huit cuvées, dans les vignes puis au chai. D’octobre 2019 à décembre 2021.

Inscrite dans la réflexion sur le livre et sa diffusion qui, avec la notion d’objet convergent, structure mon travail depuis plus de dix ans, cette proposition comprenait un ensemble de douze brefs poèmes (un par lune) écrits selon un protocole reprenant les étapes de culture et de vinification de la cuvée. Les poèmes sont ensuite « coulés » chacun dans une étiquette du millésime 2020 afin de constituer une sorte de livre en douze bouteilles et deux tomes (deux cartons de six). Au-delà de l’analogie l’enjeu pour moi était triple : réussir à condenser deux ans et demi de notes en quelques mots, proposer un jeu réflexif avec les futures dégustations et inventer un mode de circulation inédit pour un texte de poésie contemporaine.

Un texte de performance

Développer la théorie d’un Orphée vigneron sous la forme d’un texte venant s’insérer entre les douze poèmes étiquettes précédemment écrits est l’objectif que je m’assigne, pour les huit semaines de travail à la résidence Récit’Chazelles. Dans un balancement que j’affectionne (poème/narration), je souhaite produire un récit pouvant s’articuler avec l’abstraction des douze poèmes-étiquettes, précédemment évoqués, dans le cadre d’une performance.