Journal /17 / 22 novembre 2022
Je sors du port de Lavéra, je / suis en compagnie d’Eurydice arrivée ce matin pliée / postale dans / l’excellent livre de Claire Dutrait Aujourd’hui, Eurydice (Publie.net, 2018) qui / propose un point de vue (inédit ?) sur le mythe central d’ / Orphée (décentré d’Orphée) que je serais tenté / d’adopter : Eurydice choisit la / mort ; elle aime Orphée, elle sait aussi qu’Orphée l’ /aime mais / constate / qu’Orphée aime encore d’avantage son chant d’amour pour elle / que, / mariée, elle sera, à jamais, la servante / de sa propre louange : elle / choisit donc de participer à ce chant / en l’obscurcissant en / l’enluminant de douleur en / l’ / informant, le nourrissant, l’électrisant depuis ce / monde chtonien, au passage / complètement nié / en même temps que sur / exploité depuis / trois ou quatre siècles ; l’éploré / de Claire Dutrait navigue / donc / entre les décharges / industrielle de Naples, superpose / les deltas du Rhône et du Mississipi / Fos-sur-Mer et la Nouvelle-Orléans, « 601 ~ sous basses contraintes / leur glossuaire entropique » ; il / y / cherche un accès pour la rejoindre / elle / ; je / me demande où, ici / en Moselle imiter sa / catabase / quelle tunnel XXL dans le / mont Saint-Quentin quel pipeline éventré, quel / exutoire toxique de quelle industrie / périmée, quelle plaie encore / béante ?