Elle évoque ces lieux, ces trajets que l’on connaît par cœur et ceux qu’il nous reste à découvrir. Elle annonce la résidence comme un cheminement, une réflexion, ancrée dans un territoire qui est celui de son enfance et adolescence.
La notion de cartographie est intimement liée à cette idée d’itinérance, de déplacement, de (re)découverte des lieux et de soi, retracer un chemin de vie, de l’étude et de l’analyse d’un territoire pour mieux le comprendre, et mieux comprendre ce qui fait notre appartenance à celui-ci, ce qui le fixe dans notre mémoire.
L’idée de cartographie renvoie elle aussi au voyage, à la découverte, à l’exploration, de soi et du monde. Enfin, évocation du souvenir, annonce un retour dans un lieu connu, une volonté de se souvenir, de partager ses souvenirs, d’en créer de nouveaux, de les mettre en résonance avec les lieux du passé et ceux d’aujourd’hui.
Annonce une réflexion à la fois sur le voyage, l’itinérance, sur les lieux, et sur la mémoire, qui sont les trois thèmes prédominants dans l’œuvre et le projet d’écriture de Fabienne Swiatly.
Croiser des gens et rencontrer une personne. Leur poser la question : C’est où ici ? Confronter mon regard, mes souvenirs, mes impressions à ceux et celles qui vivent au présent les endroits que j’ai connus dans le passé.
Leur proposer un temps d’échange et / ou d’écriture.
Poser des mots, des phrases et donner un contour nouveau à ma géographie
Si la carte fictive tend à se substituer à la géographie réelle, la carte mentale de Fabienne Swiatly — entre construction, imagination et invention du monde qu’elle dessine — cherchera durant sa résidence à superposer au monde extérieur une topographie personnelle des lieux revisitée par la mémoire et l’immersion sur les territoires, à la frontière.
Écrivaine – nomade – « Je viens d’un champ de patates celui que mon grand-père polonais a quitté pour venir travailler dans les mines de fer en Lorraine. Je viens de la langue allemande parlée par ma mère qui a rejoint mon père en France après la guerre. – Je viens d’Amnéville une commune ouvrière de Moselle où ma sœur tenait un bar. Je viens de l’ennui et des livres lus dans le désordre de la petite bibliothèque familiale jusqu’aux 24 volumes de l’encyclopédie Tout l’Univers. Je viens d’un nom de famille qui signifie lumière en polonais, je l’ai appris à 35 ans. Je viens de tous les livres que j’ai écrits depuis quinze ans et de tous ceux qui me hantent. Je viens des ateliers d’écriture où d’autres viennent avec moi s’emparer de la littérature pour dire le monde qui est le leur. Je viens du cinéma et de la photographie qui m’ont permis de creuser la notion du cadre et hors-cadre. Je viens d’une caboulotte (cabane-roulotte) posée en Drôme où j’ai vécu de manière solitaire pendant une année. Je viens de mon fourgon aménagé où je vis actuellement et que j’ai surnommé Mon Chéri. Et quand je croise des gens nouveaux, j’aime leur poser la question : Et toi, tu viens d’où ? » Rédactrice en chef de la revue Gustavejunior.com
Le site : latracebleue.net
L’Année de la caboulotte, éd. La Fosse aux Ours – mars 2023
Saïd, éd. La Fosse aux Ours – 2022 – Prix des lycéens Ile-de-France
Mère éléphante, éd. Des Lisières – 2021
Jusqu’où la ville, éd Le Clos Jouve – 2021
Elles sont au service, éd. Bruno Doucey – 2020
Cheval magnifique, Tinqueux, Centre de créations pour l’enfance, coll. « Petit va ! » – 2019
Boire et plus, éd. La Fosse aux Ours – 2018 – Prix Colophon – Prix Marianne
Du côté des hommes, éd. La Fosse aux ours, 2016
Unité de vie, Lyon, éd. La Fosse aux ours, 2011
Une femme allemande, éd. La Fosse aux ours, 2008
Gagner sa vie, éd. La Fosse aux ours – 2006 – Livre Talent Fnac – Prix Léo Ferré