Chronique 4

Aujourd’hui 12 novembre, entre un 11 novembre férié marquant la fin d’une guerre et un 13 novembre lugubre marquant des attentats horribles à Paris tout près de chez moi, rendez-vous a enfin été pris. Au bout d’une enquête minutieuse et déterminée mêlant maintes recherches et coups de fils auprès d’associations qui gardent précieusement les clés des églises toujours fermées des villages, nous voici de nouveau en route.

l’enterrement, nous a-t-on dit, s’est terminé plus tôt que prévu, nous nous dirigeons vers La Maxe où M. Dollar nous attend de pied ferme devant la porte de Saint-Baudier. Il y aurait d’après certains documents un vitrail de Michel Thiria représentant des soldats à baïonnettes. Alors que j’avais en tête un bout de vitrail en noir et blanc et peu enthousiasmant, quelle est alors ma surprise de me retrouver entourée de vitraux en couleurs de mon ancêtre ornant toute l’église !

Je prends en photo l’ensemble guettant au plus près les visages qui servaient souvent de modèles à mon arrière-grand-père. Vais-je y retrouver des traits de famille de lui à toi à nous ? Je retrouve aussi avec joie et non sans une certaine fierté le M. THIRIA qui en signent certains.

Les couleurs vives, les motifs art nouveau, tout m’enchante alors que si peu ou si mal a été dit sur lui dans les différents articles que je retrouve. Pourquoi son nom semble effacé derrière d’autres plus connus ? Pourquoi n’indiquer qu’un sombre vitrail en noir et blanc à La Maxe alors que toute l’église Saint-Baudier resplendit d’un ensemble conséquent de vitraux signés de lui, pleins de couleurs et de talent ?

C’est drôle ce qu’il reste d’un homme, ce qu’on lui laisse, ce qu’on lui retire.

Quelles traces récolter si l’on n’est pas sur place à rechercher, renouer, reprendre le tissage des fils perdus ? Je suis en territoire pour retrouver nos souvenirs, les égarés, les enfouis, les cachés. C’est ici que se reprend mémoire, où un texte pourrait naître de cet acharnement à débusquer le vivant, la merveille, avant d’être effacé.